Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Nouvelles de Femmes actuelles

Visiteurs
Depuis la création 153
13 juillet 2012

6 mois perdus, ma vie perdue

Après 6 mois pas de changement. Il me parle si mal que j'ai l'impression qu'il me bat. Aujourd'hui , il s'est encore énervé, disons plutôt déconnecté. Et je me suis surprise à surveiller en coin sa réaction, j'ai eu peur de lui. Moi qui me disais si libérée, si contre la violence, voilà que je la redoute. Je suis partie 2 heures, pas un mot jusqu'à son départ. D'ailleurs il a pris un taxi. Des quelques jours passés ensemble, soit disant en vacances, j'ai eu quelques petits bonheurs. Si petits, si éphémères. Je crois qu'il est agréable lorsqu'il a bu du vin et trop mangé. Il conduit, puis me reproche de l'avoir laissé conduire. Dès qu'il arrive il dort. Sur la plage il se pose et dort. J'avais choisi l'endroit en bord de mer. Bien sur, par ses remarques insidieuses il m'a bien fait comprendre que ce choix était nul. Je fini par croire qu'il le fait volontairement pour me casser jour après jour.

Il me demande poliment ou je veux poser ma serviette de plage, je lui dit, et de suite il rétorque " on va se mettre là si ça te gêne pas". Soit là ou il l'a décidé. "On va faire ça si ça te gêne pas": c'est sa rengaine. Bref, je n'en peu plus de sa haine, de son mépris à peine dissimulé.

Je dois noter toute sa haine, car quelques heures après je ne m'en rappelle plus tellement ça me fait du mal.

Aujourd'hui c'était" tu fais des histoires avec ma famille, t'aimes bien foutre la merde". Mais j'arrive pas à croire qu'il ose me parler comme ça.

Je sais plus quoi faire. Est-ce qu'il veut me pousser à partir, me pousser à me suicider, me pousser à accepter qu'il parte avec une autre? Je ne sais plus.

Car enfin, je ne suis pas idiote, on n'a aucun contact physique depuis 10 ans et ses mots sont des insultes à peine dissimulées.

En vacances, on a rien fait à part bouffer. J'ai eu le malheur de lui dire que mon plateau de la mer était pas terrible, il a aussitôt appelé la patronne pour faire scandale alors que d'habitude il n'aurrait rien dit. Bien sur c'était moi qui avait choisi le restau. Donc j'ai bien compris qu'encore une fois c'était un choix pourri puisqu'il venait de moi. C'est comme cela tout le temps.

Il y  a peu je lui ai écris un mail en lui disant ma façon de penser en autre que je voulais mourir. Sa réponse était incroyable "pourquoi est tu si dure avec toi", et depuis il n'a pas voulu en reparler. Je sens bien qu'il veut me couler, il faut que je réagisse mais cette maltraitance verbale et insidieuse me réduis en poussière.

 

Publicité
5 janvier 2012

En couple, je suis heureuse et puis j'attends

Rencontre entre deux êtres libres. Vie de couple, voyages, copains, dimanche sous la couette.

Amour passion, corps aimantés. Projets à deux. Les carrières qui s'étoffent. Après 10 ans, aucun doute: mariage.

Envie de rentrer dans la norme: corps en folie mais pas d'enfant. Gynécologues, tortures sur mes trompes, pas d'anesthésie. Je découvre que t'es femme, alors tu souffres.

Hormones en trop, kilos en trop. Sur mon lit d' hôpital, je m'éveille seule. Et deux jours sans savoir ce qu'il m'est arrivée. Pour la réponse, consultation surtaxée au cabinet. Hormones, température, acte à heure fixe. L'Amour est là, moins le désir.

Projet d'adoption, réunions, formulaires enquêtes. En parallèle les FIV, trouver les infirmières à heure fixe tous les jours, même fériés. Métros, boulot, rendez-vous inventés pour mon gynécologue, Implantations, et Rien. Culpabilité, désir perdu, boulot perdu, j'ai de la peine.

Enfin notre premier enfant.

Dans les yeux de mon amoureux, je l'ai bien vu: je ne suis plus femme. Il m'apelle maman.

Ménopause immédiate. Bouffées de chaleur, refus d'hormones destructrices. Corps aimantés, c'est terminé. J'ai 40 ans, ne le sais pas encore mais c'est fini.

Tentatives avortées, peur de l'échec, manque de câlins, sécheresse. C'est bien fini. Kilos en plus, cigarettes en plus, tristesse en plus. Charnel n'est plus, amour toujours.

J'ai 50 ans, j'en souffre encore. L'envie est partie. Je ne l'admire plus, lui non plus.

Père et mère jamais d'accord. Disputes pour les enfants. Nous sommes perdus.

Disputes pour tout ou pour un mot, pour une intonation, pour un regard. Où est mon homme, si amoureux, si respectueux. Entre 2 FIV ou 2 voyages, il s'est perdu.

Regard haineux, je me contracte. Méchanceté, je me renferme. Accrochage, je m'isole. Mon isoloir c'est la fumée. Cette fumée si reprochée ne me plaît pas. Elle me protège de l'assaillant et le provoque aussi. Fenêtres ouvertes en plein hiver, je me sens mal mais je résiste et continue en cachant bien les munitions de ma peine.

Discours de femme libre " mieux être seule que mal accompagnée" : inapplicable. Encore l'amour ou l'attachement? Nos 2 enfants, je ne peux pas. Échec ou pas? Résignation. A qui parler? Pas à ma mère qui porte en moi ce qu'elle n'a pas.

Boulimie secrète, cigarettes en plus, attente.

Ça c'est ma vie, j'ai 50 ans et pour les autres je suis heureuse. Mon amoureux ne le sais pas. Dès qu'il travaille, avec envie, il me reproche la douceur du foyer. Si il savait ce que j'attends. Mais j'ai peur de sa réaction, j'attends.

 

 

6 décembre 2011

Où est cette ménagère?

Ménagère de 50 ans, chiffon à la main, coupons de réduction sur la toile cirée. Prompte à pousser le caddie en quête de bonnes affaires.

Lessive qui lave + noir, poisson cannibal décongelé, gras sans cholestérol, sucre sans sucre. Essence plus chère qui consomme moins, 30% de produits gratuits pour le magasin, prix moins chers pour moins de produit, steak aux antibiotiques.

Manucurée de colle toxique, péroxydée d'essences douteuses, implantée de gel fuyant, mammographiée entre 2 enclumes.

Assoiffée de vins soufrés, affamée de plats à l'huile de palme et carcasses animales impropres à la consommation, gastronome de foie gras verdi, spécialiste de légumes toxiques, de patates vertes et germées.

Élégante avec ses cols en poil de chien, admirative de ces biches et sangliers nourris toute l'année pour mieux les fusiller en hiver.

Toujours prête à signer une assurance vie avec paiement de frais sur les dépôts, les arbitrages, les retraits et maigres bénéfices. Assortie de cartes de crédit déguisées sous bénéfice de fidélité.

Vacances en promo, consommant plus tout en dépensant moins avide de posséder, d'avoir plus, de se payer le luxe de paraître plus.

Une gagneuse!

Indomptable, comme des millions de femme: ménagère nous ne sommes pas.

Instinct de survie, bon sens féminin, ménagère je ne suis pas.

Où sont ces Femmes? Science fiction? Imaginaire collectif des services marketing? Esprit vide des investisseurs? Mégalomanie des énarques? Avidité des banquiers? Chasse au Dahu? Chasseurs prêt à tout pour les hypnotiser, vous vous trompez de cible.

10 septembre 2001

J'adopte mon deuxième enfant

L'assistante sociale est revenue. Elle a demandé à notre fils de 8 ans s'il était d'accord pour avoir un petit frère ou une petite soeur. C'était le monde à l'envers. Parents biologiques, demandez-vous cela à vos enfants? La place d'un enfant est-elle à donner autorisation à ses parents? Et l'on critique le règne de l'enfant roi? de l'enfant qui manque de repaires?

Nous ravalons notre indignation et faisons aménager le grenier pour avoir une chambre de plus.

Des chambres, nous en avions plein. Mais je les avais transformé en chambres d'hôtes. Pour voir du monde, pour assumer financièrement la situation instable de mon mari.

Oui, une maman trouve toujours des solutions pour subvenir aux besoins de sa famille. Protectrice naturellement, nul besoin de brainstorming, ni plan financier. Pas de tempête dans mon cerveau, simplement je suis maman.

Nous avons traversé le monde pour notre nouvelle enfant. Notre Amour s'est gonflé encore plus.

En attente de l'autorisation de sortie du territoire, nous logions loin des dangers de la capitale. Un soir, la logeuse n'a pas voulu ouvrir la porte car nous avions refusé d'apporter un colis pour la France. Notre enfant de 3 ans, gonflée de lait hyperprotéiné américain pesait lourd sur nos bras. Au retour, la douane américaine voulu mettre notre fille sous douane. En famille, nous restions consigné à la douane. Stréssés, inquiets enfin le dernier avion nous  emmenait en France.

En place d'un bonheur éclatant, notre stress était peu dissimulé. Épreuve pour tous, je regrette que notre fils nous ai accompagné sur le chemin de l'insécurité. Il développera ensuite un désamour de sa soeur qui le lui rendra bien.

De retour au nid, je me voyais entourrée d'une grande tribut d'enfants venant du monde entier. Pure folie. Face à la lenteur et aux difficultés du processus d'adoption, réaliste sur notre age, nous décidions rapidement de ne pas poursuivre l'agrandissement de la famille. Le bonheur rayonnera sur notre famille avec 2 enfants.

Notre luxe, nous l'avons, c'est notre famille. Rien n'est plus beau, plus improbable quand vous êtes formatée pour faire carrière.

Toutes les mères ont eu ce courage. Alors où est la ménagère si convoitée par les annonceurs? Une mère qui veut le meilleur pour ses enfants? Une protectrice qui les nourrirait de viandes aux antibiotiques, d'agrégat de carcasses indéterminées sous couvert de tomates frelatées, sucre et huile de palme? Une lavandière qui laverait plus noir ou plus blanc et ne s'étonnerait pas des allergies cutanées? Une exploratrice qui entasserait sa tribut dans des meublés douteux, dans des pays à risque?

Le coeur de cible n'est pas là. C'est une avenir planneuse travaillant sans cesse la prospective.

5 février 2000

Mère à 40 ans j'adopte mon enfant

Toujours pas cette ménagère, ni cette mégère.

J'ai 40 ans,je suis maman.

Femme aimée, courant de stimulation ovarienne en FIV, j'ai fini par perdre mon emploi.

Trop vieille pour féconder, trop pressée d'avoir des enfants, trop vivante pour les tests psycho des recruteurs. Au fait, Galliano a t'il passé ces tests? Cabinets de recrutement enfermés dans leurs grilles d'évaluation, qui résume votre valeur en un QCM, en un geste de main.

C'était il y a 15 ans, personne n'avait le droit de monnayer ma valeur. J'ai quitté Paris, j'ai osé, pris mon destin en main.

Maison vendue en 2 semaines au dessus du prix du marché dans un quartier populaire.

Devant l'urgence, une femme réalise l'impossible. C'était ma première victoire.

En attente d'un premier agrément pour adopter notre aîné. Grosse plus value obtenue quand nous ne partions de rien: j'ai acheté un logement pour garder notre numéro de téléphone vital à la carrière de mon amour. J'ai acheté un autre logement pour montrer à l'assistante sociale que nous avions une chambre réservée à notre enfant. La tradition familiale nous a poussé à faire un don à notre banque.

Notre désir de bonheur familial nous a guidé à 2 heures de Paris. Ce nid, nous l'avons choisi en 5 minutes. Coup de foudre, du grand, de l'authentique, des cheminées, des poutres, un petit jardin, plein de chambres pour nos enfants à venir.

Rien d'exptionnel, nous voulions être heureux.

Plan marketing, business plan, audit financier, plan de carrière: avec du bon sens, comme des millions de femmes.

Déjà la femme se muait en maman. Ma promotion je l'ai eu, je suis mère à présent. Maman à 40 ans.

Pour ce statut, je me suis battue. Au verso du papier d'agrément, cette autorisation d'adopter son enfant, il n'y a rien. Page blanche, il faut tout inventer pour trouver son enfant. Là, j'ai découvert cette étrange chaîne de solidarité souterraine. Société secrète avec seule religion d'aider d'autres couples à adopter.

J'ai plongé dans ce monde de solidarité, fourmillant de parents prêts à donner des conseils, partager leurs expériences. Et, par enchantement nous nous laissions guider vers notre premier enfant. Il nous attendais, il allait avoir 7 ans.

Ce jour là, l'émotion brisa une dent de mon mari. L'amour nous muait en parents. Il avait 7 ans , il en paraissait 3. Sans amour, sans être touché durant 7 ans, il ne s'était pas développé. Nous l'attendions depuis toujours.

Violemment, le bon système éducatif français nous a contraint à le scolariser. Petit être maigrichon, en classe de CP, ne parlant français, magnétisé par la magie d'allumer et éteindre les lumières, par l'autorisation permanente d'aller au WC. Fier de ses nouveaux pouvoirs, improbables il y a peu. Contraint de rester assis à assembler des puzzles à 8 pièces, incompris de sa maîtresse qu'il exaspérait au point de le confier aux soins d'une assistante.

La lucidité nous avait contraint à choisir l'école privée. École catholique, porteuse de tolérance et d'amour du prochain.

Au premier jour, le plus pauvre d'entre tous accepta de lui donner la main.

Convoquée chaque semaine chez la maîtresse pour mon fils turbulent, le bonheur s'éffritait. Ne pouvait-elle comprendre que c'était la première fois qu'il restait assis pendant des heures. Ne pouvait-elle accepter qu'après 2 mois il soufflait la lecture à ses camarades en lisant à l'envers.

Amour du prochain ne fut peu. Camarades infligeant des vexations racistes, fruits de leurs apprentissages familiaux. Maîtresse distribuant des punitions, face au démon paysans qu'est l'étranger.

Alors, comme toutes les mamans, je me suis battue contre ces discriminations. Mon coeur s'est durci. Je me muée en guerrière de la bêtise qui ne peut être qu'humaine.

Nous invitions toute la classe pour les anniversaires, les Noëls. En retour, les parents prenaient des renseignements sur nous auprès de la charmante maîtresse. Notre enfant était rarement invité.

J'ai fini par comprendre, l'étranger c'était nous, notre famille.

Publicité
Nouvelles de Femmes actuelles
  • Un espace de liberté pour celles qui ne peuvent pas tout dire. Brèves des femmes qui ne se sentent pas ménagères à + 50 ans Des nouvelles rédigées par des femmes Notre quotidien, nos préoccupations, nos colères, nos luxes, notre vie
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Publicité